septembre 19, 2025

WanaData DDI Fellowship 2025 : des femmes, des data et de l’équilibre

Round-up d’une expérience enrichissante à mi-parcours de son exécution. Wanadata DDI Fellowship 2025 est sur les rails et j’en fais partie.

Aujourd’hui, je m’autorise exceptionnellement le « je » sur cette plateforme. Jusqu’ici, elle est conçue exclusivement pour porter de la lumière à ses lecteurs à travers des articles attachés à des pratiques traditionnelles de collecte, traitement, confrontation et publication de l’information. Il faut bien comprendre le pourquoi du comment et je vous dis tout. « Kibatari », un mot swahili qui signifie littéralement « Lampe tempête » en français, n’est pas un hasard. Ce site d’informations « Kibatari » existe parce qu’il est inspiré d’un projet qui fait sens. J’y suis embarquée depuis trois mois riches de rencontres, d’apprentissage et de partage. Je suis donc retenue depuis le juin 2025 comme boursière du programme « WanaData Digitalise Youth Voices. »

Au commencement…

Cette initiative portée par la communauté WanaData est soutenue par le réseau panafricain Code for Africa (CfA) et la Digital Democracy Initiative, et financée par le Partenariat européen pour la démocratie (EPD). Objectif de la bourse : renforcer les capacités des boursières en matière de contenu sur les projets liés au genre, en lien avec la Convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles, l’e-démocratie, la mobilisation numérique dans les mouvements sociaux, l’Objectif du Développement Durable (ODD) 16 sur la paix, la justice et les institutions efficaces, ainsi que la liberté d’expression et les droits humains dans la région du Sahel, en Afrique de l’Ouest et dans la corne de l’Afrique. Pour y parvenir, nous sommes 14 Africaines, datascientist, journalistes professionnelles ou créatrices de contenus, sélectionnées qui partageons cette vie de boursière depuis juin 2025.

La session de « onboarding » (difficile de le dire en une autre langue que l’anglais pour que cela soit aussi juste) tenue le 10 juin 2025 a fixé le cap de ce que serait cette aventure. La mission pour chacune de nous était claire depuis le début : participer aux sessions de formation en ligne organisées pour renforcer nos capacités en matière de datajournalism et en outils adéquats en fonction de nos centres d’intérêt et de nos profils respectifs ; proposer, rédiger et publier chaque mois un article sur l’une des thématiques retenues dans le cadre du projet ; A savoir, la démocratie, l’écart de genre, les violences basées sur le genre, la désinformation.

Chemin faisant…

Je suis donc en plein dans ce bateau ivre du savoir, du partage et d’apprentissage depuis 12 semaines. Au début, j’ai craint de subir un léger ennui. Au regard de mon expérience antérieure en data-journalisme. Mais, c’était sans compter sur l’approche innovante et le sens unique de l’écoute de la formatrice principale. Redécouvrir « Flourish » ou « Datawrapper » sous un autre angle, en 2025, avec des astuces d’utilisation, cela change complètement. Des exercices pour mettre en application les techniques et outils appris, ce n’est pas non plus ce qui a manqué. L’accompagnement est loin d’être un slogan depuis le début.

Une fois les sessions de formation bouclées, il fallait donc attaquer le cœur du sujet : trouver des sujets à rédiger. Tout une autre affaire. Au regard de l’intérêt et de la spécificité des thématiques à aborder, pas d’autre choix que de se montrer inventif pour poser des histoires qui fassent sens et créent de l’intérêt et de l’impact pour nos publics respectifs. Tout en gardant à l’esprit le volet « data » à intégrer dans les publications à soumettre. Sur ce point, j’avoue que c’est quelquefois ce qui bloque ma progression rapide de livraison des articles à partager sur cette plateforme. Mais, il est certain que la clarté s’impose à moi après des échanges, même en tête à tête et malgré la distance qui nous sépare, avec les autres boursières.

Premiers fruits…

Et c’est cela que je considère comme l’une des premières retombées phares de cette bourse. La connexion avec d’autres femmes, du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, du Mali, du Cameroun, est réelle. Elle s’impose un peu à nous toutes parce que les incompréhensions ou les besoins d’explications supplémentaires des consignes sont aussi un passage obligé pour cheminer ensemble. Il y a donc cette partie de l’aventure où nous nous parlons et nous nous entraidons pour avancer au même rythme. Assurément, certaines sont plus compétentes que d’autres sur des aspects précis. En tout cas, je suis fière d’avoir ces co-boursières au profils variés qui m’apportent beaucoup.

La moisson de cette bourse WanaData, c’est aussi les premiers articles publiés qui permettent de montrer des réalités dans divers secteurs d’activités. J’ai ouvert le bal de mes publications avec un sujet sur la scolarisation dans les zones de crise au Cameroun et l’écart de genre qui existe entre les filles et les garçons. Au-delà des défis sécuritaire et climatique, les populations de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun dont je parle dans cet article, doivent encore trouver les moyens de dépasser les peurs, la pauvreté et les barrières culturelles, pour conquérir le savoir. Second article pointé, l’état de la lutte contre la désinformation au Cameroun. Pour cette sortie, j’ai proposé un état des lieux des initiatives existant dans le pays, avec quelques mécanismes déployés et les premiers résultats obtenus. Il reste encore à faire mais les fausses nouvelles commencent à trouver un justicier de taille sur leur chemin. A mi-parcours de la bourse, un troisième article est sur le point d’être publié et va aborder une tout autre thématique, en lien avec l’actualité politique du Cameroun.

Il y a encore trois mois à parcourir au sein de cette aventure. Et je puis déjà avouer que je suis heureuse d’avoir pris ce pari : retourner sur les « bancs virtuels » de cette bourse pour revoir l’approche de l’information que je propose au public. Une réorganisation qui va assurément enrichir ma contribution dans l’espace professionnel où j’évolue en ce moment comme journaliste.

Alexandra TCHUILEU

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